Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 3.djvu/422

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 416 —

1674

Te Deum et quelques drapeaux portés à Notre-Dame, nous croirions avoir perdu le combat.

Mon fils a été blessé légèrement à la tête[1] ; c’est un miracle qu’il en soit revenu, aussi bien que les quatre escadrons de la maison du Roi, qui étoient postés, huit heures durant, à la portée du feu des ennemis, sans autre mouvement que celui de se presser à mesure qu’il y avoit des gens tués. J’ai ouï dire que c’est une souffrance terrible que d’être ainsi exposé[2].

de madame de grignan.

Je vous remercie d’avoir pensé en moi[3] pour me plaindre du mal de ma mère. Je suis très-contente que vous connoissiez combien mon cœur est pénétré de tout ce qui lui arrive. Il me semble que c’est mon meilleur endroit, et je suis bien aise que vous, dont je veux avoir l’estime, ne l’ignoriez pas. Si j’avois quelque autre bonne qualité essentielle, je vous ferois mon portrait ; mais ne voyez que celle-là, et le goût que j’ai pour votre mérite, qui ne peut se séparer d’une très-grande indignation contre la fortune pour les injustices[4] qu’elle vous fait.



    le Roi vouloit offrir au Dieu des batailles ces glorieuses marques de sa victoire, pour reconnoître publiquement qu’il en étoit redevable à sa protection. »

  1. 5. Voyez la lettre 383.
  2. 6. À la suite de cette phrase, qui manque dans le manuscrit de l’Institut, où on lit à la place : « Adieu, mon cher cousin, » nous trouvons dans notre copie les mots suivants, écrits d’une autre main que celle de Bussy : « Vos lettres au Roi me charment toujours. »
  3. 7. On lit : en moi dans les deux manuscrits.
  4. « Dans les injustices. » (Manuscrits de l’Institut.)