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lettre ? Je ne reçois plus aucune de vos nouvelles : je ne vous donne plus aussi des miennes. Revenez donc, et à votre retour toutes choses nouvelles. Je reçois votre lettre du 28e, qui m’apprend que vous partez ; dispensez-moi de vous rendre compte de ma joie : il me semble que vous devez vous la représenter telle qu’elle est. Adieu, ma belle ; je vous embrasserai dans huit jours. Cela est-il possible ? J’ai peur de mourir d’ici là.

* de madame de sévigné.

Vous ferez qu’elle n’aimera plus au loin[1], et votre présence aura cette gloire, qui entre nous ne sera pas petite : elle boit comme un trou, et s’enivre réglément deux fois le jour. On me donne l’opéra demain, avec Guilleragues et toute sa famille.

* de corbinelli.

Vous viendrez là-dessus, et nous causerons avec vous, si vous en avez le loisir, tantôt à deux, tantôt à trois personnages. Nous parlons souvent de vous, comme vous pouvez vous l’imaginer ; mais ce que je crois que vous ferez plus que toute autre chose, c’est d’apporter de la joie à tout ce qui vous verra. Oppède est arrivé et Monsieur de Marseille le suit de près. Je voudrois qu’en arrivant vous ne parlassiez point aux personnes qui n’ont que faire de vos contestations ; mais venez vite et nous politiquerons à loisir.

  1. 10. C’est le texte de l’édition de la Haye, la seule qui donne les deux apostilles et la première reprise de Mme de Sévigné. Faut-il lire peut-être : « qu’elle n’aimera plus le vin ? »