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beau-père d’Itier, qui se chante chez Pelissari[1] : c’est une musique très-parfaite ; Monsieur le Prince, Monsieur le Duc et Madame la Duchesse y seront. J’irai peut-être de là souper chez Gourville avec Mme de la Fayette, Monsieur le Duc, Mme de Thianges, et M. de Vivonne, à qui l’on dit adieu et qui s’en va demain. Si cette partie est rompue, j’irai chez Mme de Chaulnes ; j’en suis extrêmement priée[2] par la maîtresse du logis et par les cardinaux de Retz et de Bouillon, qui me l’avoient fait promettre. Le premier cardinal est dans une véritable impatience de vous voir : il vous aime chèrement. Voilà une lettre qu’il m’envoie.

On avoit cru que Mademoiselle de Blois avoit la petite vérole, mais cela n’est pas. On ne parle point des nouvelles d’Angleterre ; on juge par là qu’elles ne sont pas bonnes.

    composait les paroles, et qu’il faisait chanter chez lui et dans des fêtes particulières. »

  1. 4. Dans l’édition dite de Rouen (1726), on lit Pélisson ; dans celles de Perrin Pelissari ; au lieu des mots chez Pelissari, l’édition de la Haye (1726) donne : « aujourd’hui en particulier, dit-on. » — « Pelissari était un riche financier, ami de Gourville et de d’Hervart. Mme de Sévigné l’avait connu chez Foucquet au temps de la Fronde, et avec lui, comme avec Jeannin de Castille, elle était restée liée. Mme de Sévigné ne pouvait être attirée chez Pelissari que les jours de concert et de grandes réunions. La société de Mme Pelissari était toute différente de la sienne. Celle-ci recevait beaucoup d’hommes de lettres, mais c’étaient précisément ceux qui régnaient alors à l’Académie et qui n’avaient aucun succès à l’hôtel de la Rochefoucauld. (Étienne) Pavillon (neveu de l’évêque d’Alet) était le Voiture de ce pastiche de l’hôtel de Rambouillet. Le jour que Mme de Sévigné se rendit chez Mme Pelissari… elle dut y trouver Cotin… Gilles Boileau… Furetière, Charpentier, l’abbé Tallemant, Perrault… Quinault, Régnier Desmarais, Benserade, et d’autres moins connus. » (Walckenaer, tome V, p. 128 et 129.)
  2. 5. C’est le texte des éditions de Perrin. Dans celle de Rouen (1726) on lit : « dont je suis extrêmement priée ; » dans celle de la Haye (1726) : « où je suis extrêmement priée d’aller. »