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équipage fût avec lui. Vous en auriez[1] tous deux un bien meilleur marché. Je suis délicieusement occupée du plaisir de vous recevoir, et de faire que vous ne receviez aucune incommodité, et que vous trouviez tout ce que vous aurez besoin[2], sans avoir la peine de le chercher.

Ce que l’on a jugé en Languedoc vous doit être bon, selon toutes les règles. Voilà un temps favorable, et M. de Pompone sera toujours pour la justice : c’est tout ce que vous demandez pour votre hôtel de ville.

L’histoire de R*** est plaisante : l’Évêque pesta, jura, tempêta, furibonda, et fut contraint de venir à vous ; et vous fîtes bien de donner grâce.


R***, de tes conseils voilà le juste fruit ;


n’est-ce pas cet honnête homme-là[3] ?

Voilà Corbinelli qui vous écrit sur le triomphe des lieutenants de Roi. Cette décision règle toutes vos affaires, et jamais rien n’a été si favorable que cette conjoncture ; mais apportez bien des paperasses de ce que vous trouverez sur vos registres qui vous sera avantageux : les paroles servent de peu quand il s’agit de prouver. On a admiré ici votre honnêteté, en avouant qu’avec de méchants cœurs comme ceux de ces gens-là, on perd tout par être généreux. Je suis bien tendrement à vous, ma très-aimable, et j’embrasse tout autant de Grignans qu’il y en a autour de vous.

de corbinelli.

La décision contre les évêques de Languedoc, en faveur du commissaire du Roi, est un bon titre pour

  1. 16. Auriez est une conjecture. Dans le manuscrit on lit seauriez.
  2. 17. Tel est le texte du manuscrit. Est-ce une faute du copiste (que pour dont), ou une ellipse familière : « tout ce que vous aurez besoin (de trouver) ? »
  3. 18. C’étoit un greffier des états de Provence. (Note de Perrin.)