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un mot ce qui m’a empêché de vous écrire tous ces jours-ci ; et l’écriture de votre mère est en si bonne odeur que j’espère qu’elle purifiera la mienne. Cependant je crevois dans ma peau de vous souhaiter mille prospérités, au commencement de cette année. Recevez donc, Madame, tous mes vœux et toutes mes offrandes, et croyez que je suis à vous plus que personne du monde. Bon jour, bon an, cherchez-moi de petits portraits sur cuivre de la largeur d’un écu ; c’est ma folie présentement, j’en fais des merveilles. Ceux que vous m’avez envoyés sont fort bien placés ; venez les voir vitement. Mes compliments au Comte votre époux. Votre huile est divine ; on la pourroit mettre sur son mouchoir : ce me seroit pas la première fois que je ferois cet honneur à la Provence.

de madame de sévigné.
Lundi, après avoir envoyé mon paquet à la poste.

Voilà M. d’Hacqueville qui entre, et qui m’apprend une nouvelle que nous voulons que vous sachiez cet ordinaire : c’est que M. le garde des sceaux[1] est chancelier. Personne ne doute que ce ne soit pour donner les sceaux à quelque autre. C’est une nouvelle que l’on saura dans quatre jours ; elle est d’importance, et sera d’un grand poids pour le côté qu’elle sera.

Monsieur le Prince part dans deux jours, et M. de Turenne, même avec la goutte, pour s’avancer à leur rendez-vous de Charleroi. Il n’est point vrai que M. de Monterey se soit retiré, ni que M. de Luxembourg soit dégagé :

  1. 29. Étienne d’Aligre avait succédé comme garde des sceaux à Seguier le 23 avril 1672, et fut nommé chancelier le 8 janvier 1674. Voyez la lettre suivante, et plus haut, p. 39, la note 11 de la lettre du 27 avril 1672.