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prodige de beauté : il y a déjà des endroits de la musique qui ont mérité mes larmes ; je ne suis pas seule à ne les pouvoir soutenir ; l’âme de Mme de la Fayette en est alarmée.

Il me paroît que l’ancien amant de Tourbillon[1] n’est plus du tout amoureux. La patience avec laquelle il souffre le Brouillard m’en paroît une marque infaillible. Il faut être bien indifférent et occupé uniquement du soin de sa fortune pour souffrir de telles liaisons.

Je trouve admirable que notre bon archevêque[2] s’avance sur le bruit d’une réconciliation. Il me paroît pourtant bien content de tous vos bons succès, et loue fort le courage et l’application que vous avez eus tous trois. Il ne s’en peut taire ; il a raison ; vous avez fait des merveilles : il vous convenoit de prendre les partis vigoureux et hasardeux, comme il lui convient à lui d’être toujours prudent, prévoyant et sage. Demeurez tous comme vous êtes : on ne sauroit être mieux. On ne sauroit plus que faire au mariage du cousin de la Grêle[3] ; on n’a rien oublié : c’est peut-être un arrangement de la Providence qui nous est bon.

Je vois souvent Corbinelli ; il est un de vos adorateurs, et parle magnifiquement de votre mérite ; c’est lui qui

    Cadmus et Hermione, avait été jouée sur le même théâtre dès le 17 avril de l’année précédente.

  1. 21. Ce nom désignerait-il Mme de Coulanges, nommée ailleurs la Feuille (voyez la note 11 de la lettre du 19 janvier suivant) ? — En ce cas, l’ancien amant pourrait être l’abbé Têtu, occupé de sa fortune et visant à l’évêché : voyez tome II, p. 99, note 7 ; p. 215, note 13 ; et la lettre du 29 décembre 1675, vers la fin. L’autre chiffre, le Brouillard, ne peut guère s’appliquer ici à Mme de la Fayette, de qui on a voulu l’entendre ailleurs. Il nous semble qu’il conviendrait mieux à Brancas, au moins dans ce passage, et plus bas, p. 378 et 379 : voyez à cette dernière page la fin de la note 11.
  2. 22. L’archevêque d’Arles.
  3. 23. Voyez la lettre du 5 février 1674, p. 399.