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que votre syndic sera fait avant qu’on entende parler ici de la rupture de votre conseil ; il croit que présentement c’en est fait. De vous dire tout ce qui s’est dit d’agréable et d’obligeant pour vous, et quelles aimables conversations on a avec ce ministre, tout le papier de mon portefeuille n’y suffiroit pas. En un mot, je suis parfaitement contente de lui ; soyez-la aussi sur ma parole ; il sera ravi de vous voir, et compte sur votre retour.

Nous[1] avons lu avec plaisir une grande partie de vos lettres : vous avez été admirée, et dans votre style, et dans l’intérêt que vous prenez à ces sortes d’affaires. Ne me dites donc plus de mal de votre façon d’écrire. On croit quelquefois que les lettres qu’on écrit ne valent rien, parce qu’on est embarrassé de mille pensées différentes ; mais cette confusion se passe dans la tête, tandis que la lettre est nette et naturelle. Voilà comme sont les vôtres. Il y a des endroits si plaisants que ceux à qui je fais l’honneur de les montrer en sont ravis.

Adieu, ma très-aimable enfant ; j’attends votre frère tous tes jours ; et pour vos lettres, j’en voudrois à toute heure[2].


  1. 31. Dans l’édition de la Haye (1726) et dans la première de Perrin (1734), cet alinéa précède, diversement modifié, celui qui, dans notre édition et dans celles de Rouen (1726) et de 1754, vient avant et commence par ces mots : « Je viens de voir M. de Pompone. »
  2. 32. La lettre se termine, dans l’édition de 1734, par deux paragraphes de notre lettre 345 : « Vous avez une idée plus grande que nous de ce présent » (p. 273), et « M. Chapelain se meurt » (p. 275).