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Despréaux a été avec Gourville voir Monsieur le Prince. Monsieur le Prince lui envoya voir son armée. « Eh bien ! qu’en dites-vous ? dit Monsieur le Prince. — Monseigneur, dit Despréaux, je crois qu’elle sera fort bonne quand elle sera majeure. » C’est que le plus âgé n’a pas dix-huit ans.

La princesse de Modène[1] étoit sur mes talons à Fontainebleau ; elle est arrivée ce soir, elle loge à l’Arsenal. Le Roi la viendra voir demain ; elle ira voir la Reine à Versailles, et puis adieu.

Vendredi au soir, 3e novembre.

M. de Pompone m’est venu faire une visite de civilité : j’attends demain son heure pour l’aller entretenir chez lui. Il n’a pas ouï parler d’une lettre de suspension ; voici un pays où l’on voit les choses d’une autre manière qu’en Provence ; toutes les bonnes têtes la voudroient, cette suspension, crainte que vous ne soyez trompés, et dans la vue d’une paix qu’ils veulent absolument ; cependant on vous croit en lieu de voir plus clair sur l’événement du syndic ; ainsi on ne veut pas faire une chose qui vous pourroit déplaire : la distance qui est entre nous ôte toute sorte de raisonnement juste. Lisez bien les lettres de d’Hacqueville ; tout ce qu’il mande est d’importance ; vous ne sauriez trop l’aimer. Votre frère se porte très-bien : il ne sait encore où il passera l’hiver. Je suis instruite sur tous vos intérêts, et je dis bien mieux ici qu’à Grignan. Nous avons ri du soin que vous prenez de me dire d’envoyer querir la Garde et l’abbé de Grignan : hélas ! les pauvres gens étoient au guet, et ne respiroient

    nous sont ceux de Mme de Rambures et de Mme de Buzanval. Voyez la note 5 de la lettre 167 et la note 2 de la lettre 249.

  1. 10. Voyez la note 4 de la lettre du 13 octobre précédent.