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jour des civilités. Je ne serai à Paris que la veille de la Toussaint. On dit que les chemins sont déjà épouvantables dans cette province. Je ne vous parle point de la guerre : on mande qu’elle est déclarée[1] ; et d’autres, qui sont des manières de ministres, disent que c’est le chemin de la paix : voilà ce qu’un peu de temps nous apprendra.

Monsieur d’Autun[2] est en ce pays ; ce n’est pas ici où je l’ai vu, mais il en est près, et l’on voit des gens qui ont eu le bonheur de recevoir sa bénédiction.

Adieu, ma très-chère et très-aimable enfant ; les gens que je trouve s’imaginent que vous avez raison de m’aimer, en voyant de quelle façon je vous aime[3].


1673

339. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Auxerre, le vendredi 27e octobre.

Voici la dixième lettre que je vous ai écrite depuis le jour que je vous ai quittée. C’est un jour que je n’oublierai jamais que ce jeudi 5e de ce mois : je n’ai qu’à y penser pour n’être plus raisonnable ; je ne cherche pas loin dans mon souvenir pour avoir le cœur serré à n’en pouvoir

    d’Époisse et de Semur, mais à l’écart, à environ une lieue au sud de ce chemin. — La porte dont parle Mme de Sévigné existe encore ; elle est ouverte dans la première enceinte de murailles qui borde le chemin et qui enferme avec la jolie église d’Époisse l’esplanade du château. Au bout de l’esplanade une seconde porte fortifiée donne accès dans la cour intérieure.

  1. 6. Voyez la note 2 de la lettre précédente.
  2. 7. Gabriel de Roquette, évêque d’Autun. Voyez plus haut, p. 31, la fin de la note 1.
  3. 8. « Je ne trouve personne qui ne s’imagine que vous avez raison de m’aimer, en voyant de quelle façon je vous aime. » (Édition de 1754)