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phrases, il me seroit impossible d’en faire autant. Amusez-vous aussi à le parler, c’est une très-jolie chose ; vous le prononcez bien ; vous avez du loisir ; continuez, je serai tout étonnée de vous trouver si habile.

Vous m’obéissez pour n’être point grosse ; je vous en remercie de tout mon cœur. Ayez le même soin de me plaire pour éviter la petite vérole. Votre soleil me fait peur. Comment ? les têtes tournent ! on a des apoplexies, comme on a des vapeurs ici, et votre tête tourne comme les autres ! Mme de Coulanges espère conserver la sienne à Lyon, et fait des préparatifs pour faire une belle défense contre le gouverneur[1]. Si elle va à Grignan, ce sera pour vous conter ses victoires, et non pas sa défaite. Je ne crois pas même que le marquis prenne le personnage d’amant ; il est observé par gens qui ont bon nez, et qui n’entendroient pas raillerie. Il est désolé de ne point aller à la guerre ; je suis très-désolée aussi de ne point partir avec M. et Mme de Coulanges : c’étoit une chose résolue, sans le pitoyable état où se trouve ma tante ; mais il faut avoir encore patience ; rien ne m’arrêtera, dès que je serai libre de partir. Je viens d’acheter un carrosse de campagne ; je fais faire des habits : enfin je partirai du jour au lendemain ; jamais je n’ai rien souhaité avec tant de passion ; fiez-vous à moi pour n’y pas perdre un moment : c’est mon malheur qui me fait trouver des retardements où les autres n’en trouvent point.

Je voudrois bien vous pouvoir envoyer notre cardinal[2] ; ce seroit un grand amusement de causer avec lui : je ne vous trouve rien qui puisse vous divertir ; mais, au

  1. 3. Le marquis de Villeroi, qui était gouverneur en survivance de son père.
  2. 4. Le cardinal de Retz.