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1673

Voilà de quoi combattre les ennuis de la province. Nous lisons à Montpellier tout l’hiver Tacite, et nous le traduisons, je vous assure, très-bien. J’ai fait un gros traité de rhétorique en françois, et un autre de l’art historique, comme aussi un gros commentaire sur l’Art poétique d’Horace[1]. Plût à Dieu que vous fussiez avec nous ! car l’esprit des provinciaux n’est pas assez beau pour nous contenter dans nos réflexions. Donnez-nous de vos nouvelles quelquefois, s’il vous plaît, et soyez persuadé que quand je serois en paradis, je n’en serois pas moins votre serviteur.



    d’aucune raison, est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt un défaut ou un manquement dans la connoissance qu’une perfection dans la volonté ; car si je voyois toujours clairement ce qui est vrai, ce qui est bon, je ne serois jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrois faire ; et ainsi je serois entièrement libre sans jamais être indifférent. » Et à l’aide du copieux commentaire de Louis de la Forge sur ce texte de Descartes, Mme de Grignan prouvait victorieusement la vérité de son prétendu paradoxe. » Walckenaer, à la suite de ce morceau que nous lui empruntons (voyez le tome IV des Mémoires, p. 316, 317), renvoie en note au Traité de l’esprit de l’homme, de ses facultés et fonctions et de son union avec le corps, suivant les principes de René Descartes, par Louis de la Forge, docteur en médecine, demeurant à Saumur. Paris, in-4o, 1666 : chap. xi, de la Volonté, p. 145-156.

  1. 11. C’est sans doute dans ce commentaire qu’il donnait au sujet des vers 47, 48 :

    Dixeris egregie, notum si callida verbum
    Reddiderit junctura novum,

    l’explication nouvelle qui lui attira la mauvaise humeur de Boileau.