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1673


dans deux jours : on espère la paix ; mais vous ne revenez pas, et c’est assez pour ne rien espérer.

Quoi que vous me disiez de Mme de Grignan, je pense qu’elle ne se souvient guère de moi ; je lui rends cependant mille très-humbles grâces, ou à vous, de ce que vous me dites de sa part. Ma mère[1] est un miroir de dévotion : elle a fait un cantique pour ses ennemis, où la reine de Provence[2] n’est pas oubliée. Embrassez Monsieur l’abbé[3] à mon intention, et dites-lui qu’après le marquis de Villeroi, je suis mieux que personne auprès de M. de Coulanges.

Si vous avez des nouvelles de notre pauvre Corbinelli, je vous supplie de m’en donner : j’ai pensé effacer l’épithète, mais j’apprends toujours à la honte de nos amis qu’elle ne lui convient que trop.

de madame de la fayette.

Voilà une lettre qui vous dit, ma belle, tout ce que j’aurois à vous dire. Je me porte bien de mon voyage de

    l’avoit su faire. Une marque que ce que je dis est vrai, c’est qu’après un grand dérèglement, beaucoup d’extravagances, et un mépris de la cour marqué en plusieurs occasions, le Roi l’avoit encore agréé pour la charge de colonel des gardes, lorsqu’elle sortit de la maison de Gramont (à la fin de 1671 ; voyez tome II, p. 409) : grâce dont il ne sut pas profiter, et qui l’auroit garanti d’une mort tragique. » (Mémoires de la Fare, tome LXV, p. 212 et suivante. Voyez encore la Correspondance de Bussy, tome II, p. 196 et 197, lettres des 9 et 11 janvier 1673.) — Nous avons trouvé dans les papiers de M. Monmerqué la copie d’une longue lettre écrite par le chevalier de Rohan à Pompone, pour lui demander, au sujet de sa querelle avec le chevalier de Lorraine, ses bons offices auprès du Roi.

  1. 4. Mme de Marans.
  2. 5. Mme de Grignan. Voyez tome II, p. 46, note 4 ; p. 140 et 141, notes 4 et 5.
  3. 6. L’abbé de Coulanges.