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quoi je suis chargée de ce paquet. Il vient du comte de Sunderland[1], qui est présentement ici ambassadeur ; il est fort de ses amis ; il lui a écrit plusieurs fois ; mais n’ayant point de réponse, il croit qu’on arrête ses lettres ; et M. de la Rochefoucauld, qu’il voit très-souvent, s’est chargé de faire tenir le paquet dont il s’agit. Je vous supplie donc, comme vous n’êtes plus à Aix, de l’envoyer par quelqu’un de confiance, et d’écrire un mot à Mme de Northumberland, afin qu’elle vous fasse réponse, et qu’elle vous mande qu’elle l’a reçu : vous m’enverrez sa réponse. On dit ici que si M. de Montaigu[2] n’a pas un

    de Locke et à Montaigu, alors ambassadeur d’Angleterre. Celui-ci parvint… à se faire agréer d’elle comme époux (voyez la lettre de Mme de la Fayette du 26 mai suivant). Elle mourut à quarante-quatre ans, en 1690. Montaigu fit un second mariage plus riche encore, et surtout plus extraordinaire. Il épousa la folle duchesse d’Albermale, dont il ne put obtenir le consentement qu’en lui faisant croire qu’il était l’empereur de la Chine. Il lui fit rendre tous les honneurs comme à une véritable impératrice de la Chine, et la retint enfermée dans ce même hôtel Montaigu, si célèbre depuis qu’il est devenu le Musée britannique. » (Walckenaer, tome IV, p. 285 et suivante.) Voyez encore les lettres de Mme de la Fayette du 15 avril et du 19 mai suivants.

  1. 4. « Robert Spencer, second comte de Sunderland, qui fut deux fois ambassadeur en France et deux fois premier ministre d’Angleterre. Il avait épousé… Anne Digby, fille du fameux lord Digby, comte de Bristol… Lord Digby avait été fort lié au temps de la Fronde avec le duc de la Rochefoucauld, et il ne manqua pas de lui recommander son gendre et sa fille. » (Walckenaer, tome IV, p. 283 et suivante.)
  2. 5. Ralph Montagu, second fils d’Édouard, lord Montagu. Il fut ambassadeur en France en 1669, admis au conseil privé en 1672 ; joua un rôle dans la révolution ; fut en 1705 élevé au rang de marquis de Monthermer et de duc de Montagu. Il mourut le 7 mars 1708, âgé de soixante-treize ans. (Note des Mémoires de Gramont, p. 136, édition Pourrat.) Son frère aîné, Édouard, avait été tué devant Bergues en 1665. Voyez les lettres du 15 avril et du 26 mai suivants. Sur ses deux mariages, voyez plus haut la note 3.