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coup de part ; vous me trouveriez une grande ouvrière à l’heure qu’il est. Il me paroît que le Charmant vous voudroit bien envoyer des patrons ; mais le bruit court que vous ne travaillez point à patrons, et que ceux que vous donnez sont inimitables.

Adieu, ma chère Madame, je trouve une grande facilité à me défaire de ma sécheresse, quand je songe que c’est à vous que j’écris.


1672

304. — DE CORBINELLI ET DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Deux mois après avoir écrit cette lettre (du 29 juillet, voyez p. 157), je reçus celle-ci de Corbinelli, au bout de laquelle étoit celle de Mme de Sévigné.
À Grignan en Provence, ce 18e septembre 1672.
de corbinelli.

J’ai reçu ici votre lettre, Monsieur, avec d’autant plus de joie que je l’ai pu montrer à Mme de Sévigné, et parler de vous avec elle, comme vous pouvez juger qu’on doit faire. J’ai eu un plaisir extrême d’apprendre d’elle que vous étiez mieux ensemble que jamais ; je ne doute pas que vous ne la revoyiez en repassant.

Le marquis d’Oraison[1] m’a dit vous avoir vu à Dijon, et qu’il étoit fort de vos amis.

Au reste, Monsieur, il me semble que nous devrions nous adresser nos lettres à droiture ; Mme de Sévigné est de mon avis.

  1. Lettre 304. — 1. Probablement, dit M. Lalanne dans une note, André, marquis d’Oraison, dont la seconde fille épousa le chevalier de Grignan (Adhémar).