Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 3.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 157 —

vous lui entendissiez dire ces folies. Elle vous viendra voir, et vous réjouira. Bagnols[1] s’en va à Paris ; vous vous passerez très-bien de sa femme. Je ne laisse pas de faire valoir vos honnêtetés, et je redouble les miennes, quand je vois qu’elle n’a point dessein de venir[2].

Adieu, ma très-chère bonne : je vous ai écrit d’Auxerre.

Votre enfant se porte bien, elle est à Paris au milieu de toutes sortes de secours, et plus à son aise que moi ; j’ai eu bon esprit de la laisser là ; je l’aime, cette petite[3]. Voilà Mme de Rochebonne, je la baise, et je crois baiser son frère, c’est ce qui fait que je ne lui ferai aucune autre amitié. Quelle joie, ma belle Comtesse[4] !



1672

* 301. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le lendemain du jour que j’eus reçu cette lettre (du 22 juillet, voyez p. 151), j’y fis cette réponse.

À Bussy, ce 29e juillet 1672.

Cette lettre-ci sera un peu hors de saison quand vous la recevrez, Madame ; car il faut qu’elle aille à Paris, et de là en Provence. La date sera vieille, mais acte de mes diligences : j’aurai toujours fait mon devoir.

Voilà, dit-on, la paix faite avec les Hollandois, et le

  1. 12. Le nouveau beau-frère de Mme de Coulanges. Voyez la note 3 de la lettre 114.
  2. 13. Dans les éditions de Perrin : « Qu’elle n’a nul dessein de venir à Grignan. »
  3. 14. Les mots : « je l’aime, cette petite, » manquent dans l’édition de la Haye (1726).
  4. 15. Dans les éditions de Perrin : « Quelle joie (1734), ah ! quelle joie (1754), d’aller à vous, ma belle Comtesse ! »