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D’Hacqueville reviendra bientôt ; mais il ne me trouvera plus.

J’ai fait faire vos compliments à Mme de Termes[1] ; et pourquoi non ? M. de Vivonne[2] est fort mal de sa blessure, M. de Marsillac pas trop bien de la sienne, et Monsieur le Prince est quasi guéri. Je ne sais point de nouvelles particulières. On assure toujours la paix et la conquête entière de la Hollande. Nimègue fait mine de se défendre, mais on s’en moque. Je vous envoie un joli madrigal et la gazette de Hollande ; j’y trouve l’article des deux sœurs[3] et celui d’Amsterdam fort plaisants. Adieu, ma très-chère enfant ; pensez-vous que je vous aime ?

Eh bien ! ma bonne, n’avois-je pas bien fait de ne pas vous croire la sorte de douleur de la Marans[4] ? Je m’y fusse méprise d’une bonne dizaine[5] dans cette histoire ; mais aussi je n’y voulus pas toucher.

Je vous dirai toujours et à tout moment que je vous adore.


  1. 16. Son mari avait été blessé. Voyez la lettre du 19 juin précédent (à Bussy), p. 110, et la note 3 de la lettre 199. — Saint-Simon, parlant de la mort du marquis de Termes en 1704, dit (tome IV, p. 244) : « Il étoit vieux, brouillé avec sa femme, qui étoit fort peu de chose, et ne laissa qu’une fille religieuse, et un frère obscur, connu de personne et qui ne se maria point. »
  2. 17. Dans l’édition de la Haye : « M. de Biron, » au lieu de « M. de Vivonne. »
  3. 18. Mmes Colonne et Mazarin. Voyez la lettre du 20 juin précédent.
  4. 19. Voyez la note 1 de la lettre 282, et la Notice, p. 116, note 1.
  5. 20. Si j’avais voulu vous défiler tout le chapelet des pleureuses ? Voyez plus haut, p. 142, et les Mémoires de l’abbé Arnauld, tome XXXIV, p. 343 et suivantes. « Jamais mort, dit-il, n’a peut-être tant fait verser de larmes, et de belles larmes, que celle-là. » La fin de la lettre, depuis Eh bien ! n’est que dans l’édition de la Haye ; le texte pourrait bien être altéré.