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mes sentiments. Hier je fus au sermon de Monsieur d’Agen[1] et au salut ; chez Mme de Puisieux, chez Monsieur d’Uzès[2], et chez Mme du Puy-du-Fou[3], qui vous fait mille amitiés. Si vous aviez un petit manteau fourré, elle auroit l’esprit en repos. Aujourd’hui je m’en vais souper au faubourg, tête à tête[4]. Voilà les fêtes de mon carnaval. Je fais tous les jours dire une messe pour vous : c’est une dévotion qui n’est pas chimérique. Je n’ai vu Adhémar[5]


    la marquise de Villars des lettres agréables et curieuses, adressées à Mme de Coulanges et écrites d’Espagne, où son mari, connu sous le nom d’Orondate et du beau Villars, fut ambassadeur en 1672. Elle mourut en 1706, huit ans après son mari.

  1. 4. Claude Joly, célèbre prédicateur, curé de Saint-Nicolas des Champs, puis évéque d’Agen de 1665 à 1678.
  2. 5. Ce nom, que Perrin a supprimé, pourrait désigner soit le duc d’Uzès, mort en 1680, dont la femme avait signé au contrat de Mlle de Sévigné (voyez la lettre du 15 mai 1671), soit l’évêque d’Uzès, oncle du comte de Grignan (voyez la note 6 de la lettre 88). Il est très-probable qu’il s’agit du second : voyez la fin de la lettre du 6 mars suivant.
  3. 6. Madeleine de Bellièvre, sœur de Pompone de Bellièvre, premier président du parlement de Paris, mariée en 1630 à Gabriel du Puy-du-Fou, marquis de Combronde, seigneur de Champagne, fut la seconde belle-mère du comte de Grignan, pour qui elle conserva beaucoup d’amitié. Elle mourut en 1693, à l’âge de quatre-vingt-trois ans.
  4. 7. Avec Mme de la Fayette, rue de Vaugirard, vis-à-vis du Petit Luxembourg.
  5. 8. Joseph Adhémar de Monteil, frère du comte de Grignan, connu d’abord sous le nom d’Adhémar, fut appelé le chevalier de Grignan après la mort de Charles-Philippe d’Adhémar son frère, arrivée le 6 février 1672. S’étant marié en 1704 avec Gabrielle-Thérèse d’Oraison, il reprit le nom de comte d’Adhémar. En 1671, il devint mestre de camp du régiment de Grignan, à la tête duquel il se signala en plusieurs occasions, et surtout au combat d’Altenheim. Il fut fait menin du Dauphin en 1680, et maréchal de camp en 1688. Sans de fréquentes attaques de goutte, qui le mirent hors d’état de continuer le service, et le forcèrent enfin de céder son régiment à son neveu le marquis de Grignan, sa réputation, son mérite et sa naissance l’auraient infailliblement conduit aux plus grandes distinctions de la guerre. Il mourut sans postérité le 19 novembre 1713, âgé de