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nelle que dans sa réponse. Priez-moi de faire des compliments aux Charost et à Duras. La Marbeuf[1] a perdu la Quincé ; sa douleur est respectable. Ma bonne, j’écris sans mesure ; encore faut-il finir : en écrivant aux autres, on est aise d’avoir écrit ; et moi, j’aime à vous écrire au-dessus de toutes choses. J’ai mille amitiés à vous faire de M. de la Rochefoucauld, de Mme de la Fayette, de Son Éminence, des Barillon[2], et surtout de Mme Scarron, qui vous sait louer à ma fantaisie : vous êtes bien selon son goût. Pour M. et Mme de Coulanges, M. l’abbé, ma tante, ma cousine, la Mousse, c’est un cri pour me prier de parler d’eux ; mais je ne suis pas toujours en humeur de faire des litanies ; j’en oublie encore : en voilà pour longtemps. J’estime toujours ma petite-enfant, malgré les divines beautés de son frère. Le pauvre Rippert est toujours au lit : il me vient des pensées sur son mal ; que diantre a-t-il ? Adieu, mon aimable, ma chère enfant : peut-on aimer autant que je vous aime ? J’embrasse votre Comte. Je l’aime encore mieux dans son appartement que dans le vôtre. Hélas ! quelle joie de vous voir belle, de belle taille, en santé, en état d’aller et de trotter comme une autre ! Donnez-moi la joie de vous voir ainsi.


Suscription : Pour mon vrai cœur.


  1. 31. Voyez la Notice, p. 196, et la lettre du 23 octobre 1675.
  2. 32. Voyez la note 23 de la lettre 146.