une étoile à vous toute seule ? Je n’entends que des gens qui parlent de leur étoile ; il semble qu’ils ne disent rien. Savez-vous bien qu’il n’y en a que mille vingt-deux[1] ? voyez s’il peut y en avoir pour tout le monde. » Il dit cela si plaisamment et si sérieusement, que l’affliction en fut déconcertée.
C’est d’Hacqueville qui fait tenir vos lettres à Mme de Vaudemont : je ne le vois quasi plus en vérité ; les gros poissons mangent les petits[2].
Adieu, ma très-chère et très-aimable ; je vous prépare Bajazet et les Contes de la Fontaine[3] pour vous divertir. M. de la Rochefoucauld entend sa maxime dans le sens relâché que votre philosophie condamne[4]. Épictète n’auroit pas été de son avis.
1672
255. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Ma bonne, ne me parlez plus de mes lettres. Je viens d’en recevoir une de vous, qui enlève, tout aimable, toute
- ↑ 4. C’est le nombre de Ptolémée. Les 48 constellations de son catalogue comprennent 1029 étoiles, mais il y a quelques doubles emplois, qui les réduisent à 1022.
- ↑ 5. Voyez ci-contre le troisième alinéa de la lettre suivante.
- ↑ 6. Bajazet fut publié environ six semaines après la première représentation. L’achevé d’imprimer est du 20 février 1672. — Quant aux Contes de la Fontaine, il n’en parut aucun recueil entre janvier 1671 et le commencement de 1675. Seulement « il est probable que plusieurs des contes du recueil de 1676 furent d’abord imprimés à part. Nous en avons la preuve du moins pour le conte des Troqueurs. » » Voyez Walckenaer, Histoire de la Fontaine, p. 244.
- ↑ 7. Voyez la lettre précédente, p. 517.