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1672 Le Roi a dit au maréchal de Villeroi : « Il falloit cette petite pénitence à votre fils ; mais les peines de ce monde ne sont pas infinies. » Vous pouvez vous assurer que tout ceci est vrai. C’est mon aversion que les faux détails, mais j’aime les vrais : si vous n’êtes de mon goût, vous êtes perdue ; car en voici d’infinis.

La Marans étoit l’autre jour seule en mante chez Mme de Longueville ; on siffioit dessus. Langlade vous mande qu’une autre fois, en vue de vous plaire, il la releva bien de sentinelle sur des sottises qu’elle lui disoit, et qu’il vous eût bien souhaitée derrière la porte : plût à Dieu que vous y eussiez été ! Mme de Brissac étoit inconsolable chez Mme de Longueville ; mais par malheur le comte de Guiche se mit à causer avec elle, et elle oublia son rôle, aussi bien que celui du désespoir le jour de la mort[1] ; car il falloit en un certain endroit qu’elle eût perdu connoissance ; elle l’oublia, et reconnut fort bien des gens qui entroient.

Adieu, ma très-chère, ma très-aimable ; ne trouvez-vous pas qu’il y a bien longtemps que nous sommes séparées ? Je suis frappée de cette douleur, d’une manière tellement importune, qu’elle me seroit insupportable, si je n’aimois à vous aimer autant que je fais, quelques peines qui y soient attachées.

La Troche arriva hier ; elle vous adore. Notre abbé est tout à vous et la Mousse. Ma tante est consolée par votre


    pouillement, l’exil, de l’autre ; ils ne balancèrent pas… La Reine (mère)… en mourant demanda au Roi son fils le retour et le pardon de M. et de Mme de Navailles, qui ne put la refuser… » — C’est la mère de Mme de Navailles, la comtesse de Neuillant, qui avait recueilli Mlle d’Aubigné à son retour d’Amérique ; « ce fut elle, dit Saint-Simon, qui la mena à Paris, et qui pour s’en défaire la maria à Scarron. » — Pour Schomberg, voyez la note 3 de la lettre 163.

  1. 12. De la princesse de Conti. Voyez la lettre du 5 février précédent, p. 490.