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cher enfant ; mais donnez-le à Dieu, si vous voulez qu’il vous le donne : cette répétition est d’une grand’mère chrétienne. Mme Pernelle[1] en diroit autant ; mais elle diroit bien.

Adieu, ma très-chère enfant ; enfin la patience échappe à mon ami le postillon, je ne veux pas abuser de son honnêteté. Je ne recevrai de vos lettres qu’à Paris. Je serai ravie d’embrasser ma pauvre petite ; vous ne la regardez pas ; et moi je veux l’aimer, et prendre sa protection par excès de générosité.


1671

229. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET D’EMMANUEL DE COULANGES À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 18e décembre.
de madame de sévigné.

J’arrive tout présentement, ma très-chère bonne. Je suis chez ma tante[2], entourée, embrassée, questionnée de toute ma famille et de la sienne ; mais je quitte tout pour vous dire bonjour, aussi bien qu’aux autres. M. de Coulanges m’attend pour m’amener chez lui, où il dit que je loge, parce qu’un fils de Mme de Bonneuil[3] a la petite vérole chez moi. Elle avoit dessein très-obligeamment

  1. 4. La mère d’Orgon dans le Tartuffe.
  2. Lettre 229 (revue sur une ancienne copie). — 1. Chez Mme de la Trousse.
  3. 2. Est-ce la femme de cet introducteur des ambassadeurs dont Mme de Sévigné annonce la mort dans sa lettre du 26 avril 1680 ? (Saint-Simon, tome II, p. 223, parle de lui et de son fils, mort en 1697 ou 1698.) Ou bien serait-ce peut-être Anne-Françoise-Marie Boucherat, fille de Louis Boucherat qui devint chancelier ? Celle-ci avait épousé le 20 décembre 1670 Nicolas-Auguste de Harlay, seigneur de