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1671


M. de Lavardin, MM. de Coëtlogon[1], de Locmaria[2], les barons de Guais, les évêques de Rennes, de Saint-Malo[3], les MM. d’Argouges[4], et huit ou dix que je ne connois point ; j’oublie M. d’Harouys, qui ne vaut pas la peine d’être nommé. Je reçois tout cela. On dit et on répondit beaucoup de choses. Enfin, après une promenade dont ils furent fort contents, il sortit d’un des bouts du mail une collation très-bonne et très-galante, et surtout du vin de Bourgogne qui passa comme de l’eau de Forges[5].

  1. Lettre 193. — 1. Il y avait un marquis de Coëtlogon commissaire du Roi aux états cette année-là. Est-ce René-Hyacinthe, dont la sœur, d’abord fille d’honneur de la Reine, épousa le marquis de Cavoie ; qui était encore gouverneur de Rennes en 1689 et fut compétiteur de Charles de Sévigné à la députation : voyez la Notice, p. 285 ? — Un autre Coëtlogon, Louis, vicomte de Méjusseaume, etc., fut reçu conseiller au parlement de Bretagne en 1623, et eut pour septième fils Alain-Emmanuel, né en 1646, fait maréchal de France quelques jours avant sa mort en 1630, « un des plus braves hommes et des meilleurs hommes de mer qu’il y eût. » Voyez Saint-Simon, tome XIV, p. 107-109. — Enfin un Coëtlogon Méjusseaume, syndic des états de Bretagne, fut exilé par une lettre de cachet en 1718 : voyez encore Saint-Simon, tome XVI, p. 289.
  2. 2. Louis-François du Parc, marquis de Locmaria, devint lieutenant général des armées du Roi. Il mourut en 1709.
  3. 3. L’évêque de Rennes, de 1664 à 1676, fut Charles-François de la Vieuville, fils du premier duc de ce nom, lequel avait été quelque temps surintendant des finances sous Louis XIII, puis sous Mazarin (1651). Le frère de l’évêque fut gouverneur de Philippe d’Orléans (le Régent). — L’évêque de Saint-Malo, de juin 1671 à 1702, fut Sébastien de Guémadeuc, parent des Sévigné, et que la marquise appelait une linotte mitrée. Voyez les lettres des 8 et 15 décembre 1675.
  4. 4. François d’Argouges était, comme nous l’avons dit, premier président du parlement de Rennes, et par suite commissaire du Roi aux états.
  5. 5. Dans les éditions de 1726 : « qui passa pour de l’eau de Forges. » — « Forges (Seine-Inférieure) est renommé pour ses eaux minérales. Il y a toujours pendant l’été un grand concours de François et d’étrangers. On transporte aussi ces eaux, et on prend les eaux de Forges à Paris et ailleurs. » (Dictionnaire de Trévoux.) — Voyez les Mémoires de Mademoiselle, tome II, p. 446 et suivantes, et l'Appendice du tome II, p. 515.