1671
rieurement : « Ne voulez-vous point vous en aller ? » où elles répondent non, et l’on meurt.
Voilà une lettre de M***[1] que je vous envoie, ma bonne, vous verrez s’il vous aime, s’il vous estime et si vous perdez toutes vos peines : elles vous servent au moins à être adorée de toute la famille. Plût à Dieu que tous vos désirs eussent un pareil succès !
J’ai reçu une lettre du marquis de Charost[2] toute pleine d’amitié et de ménagement. Il me parle de Mme de Brissac[3], et me mande qu’il vous écrit. Je vous prie, cruauté à part, faites-lui réponse : vous savez qu’il n’est bon qu’à ménager, et point du tout à mépriser. Il est vieux comme son père, et ne comprendroit point l’honneur qu’on lui feroit en lui refusant[4] une réponse. On me mande que le comte d’Ayen[5] épouse Mlle de Bournonville : Matame te Lutres en est enrazée.
Vous me parlez, dans votre lettre, ma bonne, qu’il faudra songer aux moyens de vous envoyer votre fille ; je vous prie de n’en point chercher d’autre que moi, qui vous la mènerai assurément, si sa nourrice le veut bien. Toute autre voiture me donneroit beaucoup de chagrin. Je
- ↑ 3. Dans le manuscrit, il n’y a que cette initiale. Dans l’édition de la Haye, on lit : Monsieur d’Uzès.
- ↑ 4. Voyez la note 4 de la lettre 57.
- ↑ 5. On a déjà vu qu’elle était sœur de père du duc de Saint-Simon, auteur des Mémoires ; elle avait vingt-neuf ans de plus que lui. Voyez la note 12 de la lettre 115 et la note 9 de la lettre 119.
- ↑ 6. Dans le manuscrit : « en lui faisant. »
- ↑ 7. Anne-Jules de Noailles, né en 1650, fils aîné du premier duc de Noailles (mort en 1678) et de Louise Boyer (morte en 1697) ; frère du cardinal ; alors comte d’Ayen, plus tard duc de Noailles (1677) et maréchal (1693). Il épousa, le 13 août 1671, Marie-Françoise, fille unique d’Ambroise duc de Bournonville. Il mourut à cinquante-neuf ans, en 1708 ; sa femme lui survécut. Voyez leurs portraits dans les Mémoires de Saint-Simon, tome VI, p. 423 et suivantes. Il devint en 1680 beau-frère du marquis de Lavardin.