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personne[1] a envoyé des chansons à sa sœur, que nous ne trouvons pas trop bonnes. Je suis aise que vous ayez approuvé les miennes ; on ne peut pas les élever plus haut que de les mettre sur le ton des dragons ; il me semble que j’aurois dû l’entendre d’ici : cela me fait voir qu’il y a bien loin d’ici à Grignan. Ah, mon Dieu ! que cette pensée me fait triste, et que je m’ennuie d’être si longtemps sans vous voir ! Adieu, ma chère fille, je me vais coucher tristement, et je vous embrasse de tout mon cœur, avec une tendresse infinie. Mandez-moi toujours de vos nouvelles, et surtout de votre santé, que je vous recommande si vous m’aimez.

Adieu, mon cher Grignan ; adieu, Monsieur le Coadjuteur, aimez toujours bien votre petite sœur et sa mère.



1671

189. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi 29e juillet.

Il sera le mois de juillet tant qu’il plaira à Dieu : je croîs que le mois d’août sera encore plus long, puisque ce sera le temps des états. N’en déplaise à la compagnie, c’est toujours une sujétion pour moi d’aller les trouver à Vitré,

    maturée. C’est, comme nous l’avons dit, le 31 octobre 1671 que Bossuet, pour se consacrer entièrement à ses nouveaux devoirs, se démit d’un évêché dans lequel il ne pouvait plus résider. Voyez l'Histoire du cardinal de Bausset, livre III, chap. x.

  1. 19. La sœur de la Murinette beauté, avec qui on l’a confondue par erreur. Elle épousa de la Bédoyère, procureur général au parlement de Bretagne. Il est question dans les lettres de 1675 et 1676 d’une autre petite personne ou petite fille, « fille de la bonne femme Marcile, » et qui servait de secrétaire à Mme de Sévigné malade.