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1671


Enfin voilà qui est fait. M. de Rambures[1] est mort : pouvez-vous vous imaginer sa femme affligée avec un bandeau[2] ? L’abbé de Foix[3] se meurt ; il a reçu tous ses sacrements, il agonise, cela est pitoyable. J’ai reçu une lettre de Corbinelli, qui me paroît excessivement content de M de Vardes et de sa libéralité. Si vous écrivez quelquefois à Vardes, je vous prie de lui mander ce que je vous dis, afin qu’il voie qu’il n’y a rien de moins ingrat que son ami. Bonsoir, ma petite, nous sommes tristes, nous n’avons rien de gaillard à vous mander. Si vous aimez à être parfaitement aimée, vous devez aimer mon amitié.



    et se remaria avec Marguerite d’Apcher, fille unique du baron d’Apcher, morte le 17 avril 1708, à quatre-vingt-onze ans. Leur fils aîné, le comte de Crussol, avait épousé la fille unique du duc de Montausier et de Julie d’Angennes. Un second fils portait le titre de marquis de Florensac et fut menin du Dauphin. Le duc d’Uzès eut aussi plusieurs filles, dont une était aux Carmélites.

  1. 5. Charles, marquis de Rambures et de Courtenay, mort à Calais, à trente-neuf ans, le 11 mai 1671. Il avait épousé, le 5 avril 1656, Marie de Bautru, fille du comte de Nogent. L'Histoire amoureuse des Gaules et les chansons du temps la font beaucoup trop connaître. Elle mourut le 10 mars 1683. La marquise de Coligny écrivait au comte de Bussy, son père, le 22 mars 1683 : « Mme de Rambures étoit plaisante de dire, quand elle se portoit bien, qu’il étoit fort utile de mourir en la grâce de Dieu, mais qu’il étoit fort ennuyeux d’y vivre. » Ce mot peint bien cette femme tout à la fois galante et ridicule. Plusieurs chansons parlent des boules de cire qu’elle mettait dans sa bouche, afin de rendre ses joues moins creuses. Voyez la lettre du 2 novembre 1673.
  2. 6. Les veuves portoient en ce temps-là un bandeau de crêpe sur le front, comme les religieuses en portent un de toile. (Note de Perrin.) — « Mme de Navailles (morte en 1700) est la dernière femme, dit Saint-Simon, a qui j’ai vu conserver le bandeau qu’autrefois les veuves portoient toute leur vie. Il n’avoit rien de commun avec le deuil, qui ne se portoit que deux ans ; aussi ne le porta-t-elle pas davantage, mais toujours ce petit bandeau qui finissoit en pointe vers le milieu du front. » (Mémoires, tome II, p. 273.)
  3. 7. Voyez la note 10 de la lettre 119.