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je vous prierois de bien faire des compliments pour moi à M. le général des galères[1] ; mais vous n’y êtes plus. Pour moi, je suis encore ici ; j’en suis en furie : je voulois partir vendredi ; l’abbé se met à genoux pour que ce ne soit que lundi : on ne peut tirer les prêtres de Paris ; il n’y a que les dames qui en veuillent partir. Je m’en irai donc lundi. Il me semble que vous voulez savoir mon équipage, afin de me voir passer comme j’ai vu passer M. Busche. Je vais à deux calèches, j’ai sept chevaux de carrosse, un cheval de bât qui porte mon lit[2], et trois ou quatre hommes à cheval ; je serai dans ma calèche tirée par mes deux beaux chevaux ; l’abbé sera quelquefois avec moi. Dans l’autre, mon fils, la Mousse et Hélène ; cela aura quatre chevaux avec un postillon. Quelquefois le bréviaire assemblera le second ordre, et laissera place à un certain bréviaire de Corneille, que nous avons envie de dire, Sévigné et moi. Voilà de beaux détails, mais on ne les hait pas des personnes que l’on aime. Vous écrivez une lettre à votre frère qui vaut un empire, elle est plaisante ; j’en ai bien ri, j’eusse juré que sa… eût été ridicule[3] ; en effet, j’ai

    prince Thrasibule qui n’a rien à voir en cette affaire… ? Cela est fort possible ; mais il est possible aussi que le vrai coupable soit le premier éditeur de Mme de Sévigné qui, lisant mal dans l’original le nom de Cléonisbe, l’aura changé, et défiguré tout cet endroit, comme on en a défiguré tant d’autres, en retranchant, ajoutant, corrigeant, pour éclaircir ce qu’on n’entendait pas, surtout pour rendre plus coulant et plus agréable aux lecteurs vulgaires le style étincelant et hasardé de l’incomparable marquise. » — L'Histoire de Thrasibule et d’Alcionide, qui est assurément une des plus jolies de tout le roman, est au livre III de la troisième partie du Grand Cyrus, p. 604.

  1. 6. M. de Vivonne, nommé plus haut.
  2. 7. Les hôtelleries offraient alors bien peu de ressources : voyez l'Essai sur les mœurs et les usages du dix-septième siècle, par M. Barrière, en tête des Mémoires de Brienne, Paris, 1828, in-8o, tome I, p. 148.
  3. 8. Cette phrase est ainsi imprimée dans les éditions de 1726. Perrin l’a omise, ainsi que la fin de l’alinéa et tout le suivant.