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noche[1] ; il y doit demeurer aujourd’hui[2]. Voilà ce que m’a dit Moreuil, pour vous mander. Je jette mon bonnet par-dessus le moulin, et je ne sais rien du reste. M. d’Hacqueville, qui étoit à tout cela, vous fera des relations sans doute ; mais comme son écriture n’est pas si lisible que la mienne, j’écris toujours. Voilà bien des détails, mais parce que je les aimerois en pareille occasion, je vous les mande.


162. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Commencée a Paris, le lundi 27e avril.

J’ai très-mauvaise opinion de vos langueurs ; je suis du nombre des méchantes langues, et je crois tout le pis.

Voilà ce que je craignois ; mais, ma chère enfant, si ce malheur se confirme, ayez soin de vous ; ne vous ébranlez point dans ces commencements par votre voyage de Marseille : laissez un peu établir les choses ; songez à votre délicatesse, et que ce n’est qu’à force de vous être conservée que vous avez été jusqu’au bout. Je suis déjà bien en peine du dérangement que le voyage de Bretagne appor-

    de Longuepille, par M. Cousin, tome I, p. 166.) — Le duc et la duchesse de Liancourt moururent en juin 1674, laissant leurs biens au prince de Marsillac, veuf, depuis 1669, de leur petite-fille. Marsillac était en grande faveur auprès du Roi.

  1. 7. « Terme qui a passé de l’espagnol dans le françois, pour signifier un repas en viande qui se fait immédiatement après minuit sonné, lorsqu’un jour maigre est suivi d’un jour gras. » (Dictionnaire de l’Académie de 1694.)
  2. 8. La cour coucha le 25 à Liancourt. La Gazette dit que le maréchal de Bellefonds, premier maître de l’hôtel du Roi, y présenta à la Reine une collation de fruits et de confitures ; elle ne parle pas des maîtres du château.