Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 2.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 169 —

1671

solide ; il me semble qu’on se peut fier à vos paroles ; en un mot, je vous estime fort. Mme de Villars est folle de vous ; elle se mit l’autre jour sur votre chapitre ; il y avoit plaisir à l’entendre.

Vos Messieurs commencent à s’accoutumer à vous : les pauvres gens ! Et les dames ne vous ont pas encore bien goûtée. N’avez-vous point encore eu de picoterie avec la première présidente[1] ? Cette comédie n’en fera-t-elle pas trouver quelque occasion ? Cette sujétion d’avoir affaire tous les ans de tout le monde[2] est une chose embarrassante.

Je vous prie, si vous entrez aux Bénédictines, d’y demander une fille de M. de la Guette. Sa mère est fort de mes anciennes connoissances[3]. Faites-en assez pour qu’elle lui mande[4].

Adieu, je ne songe qu’à vous ; je vous vois sans cesse, et je fais mon unique plaisir de la pensée de vous aller voir et de vous ramener avec moi. J’embrasse ce Comte,

  1. 15. Mme d’Oppède, femme du premier président du parlement d’Aix. Voyez la note 11 de la lettre 115.
  2. 16. Lors de l’Assemblée des Communautés. Voyez la Notice, p. 123 et suivantes.
  3. 17. Catherine de Meurdrac, veuve de Jean Marius de la Guette, habitait le village de Sucy en Brie, où était le domaine de la Tour, qui appartint successivement à l’aïeul maternel et à l’aîné des oncles de Mme de Sévigné. — Mme de la Guette fait mention de Mme de Sévigné dans ses curieux mémoires ; on y lit : « Mme de Coulanges (tante de la marquise) avoit auprès d’elle Mlle de Chantal, qui étoit une beauté à attirer tous les cœurs. Elle a été depuis Mme la marquise de Sévigny, que tout le monde connoît par le brillant de son esprit et par son enjouement. C’est une dame qui n’a pas de plus grand plaisir que quand elle peut obliger quelqu’un, étant la générosité même. » (Mémoires de Madame de la Guette, Bibliothèque elzévirienne, Paris, 1856, p. 49.) — Voyez la Notice, p. 21 et suivantes.
  4. 18. On verra plus loin (lettre du 28 juin suivant, p. 259) que Mme de Grignan s’acquitta de la commission que lui donnait sa mère.