1671
assurément : je ne m’en aperçois pas. Ma tante a bien fait aussi ; elle est venue avec moi en bien des lieux ; remerciez-la, et contez tout ceci à la petite Deville ; je voulois lui écrire. Dites aussi un mot pour Segrais dans votre première lettre.
Une Mme de la Guette[1], qui m’a donné la nourrice, vous prie de savoir de M. le cardinal de Grimaldi[2] s’il vouloit souffrir à Aix la fondation des Filles de la Croix, qui instruisent des jeunes filles, et dont on reçoit en plusieurs villes une fort grande utilité[3]. N’oubliez pas de répondre à ceci.
La Marans disoit l’autre jour chez Mme de la Fayette : « Ah, mon Dieu ! il faut que je me fasse couper les cheveux. » Mme de la Fayette lui répondit bonnement : « Ah, mon Dieu ! Madame, ne le faites point, cela ne sied bien qu’aux jeunes personnes. » Si vous n’aimez ces traits-là, dites mieux.
M. d’Ambres donne son régiment au Roi pour quatre-vingt mille francs et cent vingt mille livres : voilà les deux cent mille francs[4]. Il est content d’être hors de l’infanterie, c’est-à-dire de l’hôpital. Eh, mon Dieu ! tâchez bien de l’éviter ; ne faites point si grande chère : on en parle ici comme d’un excès ; M. de Monaco[5] ne
- ↑ 11. C’est sans doute ainsi qu’il faut lire. Dans le manuscrit le mot est douteux ; le copiste a plutôt écrit Mme de Sagnette. — Mme de la Guette était de Sucy : voyez la note 17 de la lettre 157.
- ↑ 12. Archevêque d’Aix. Voyez la note 5 de la lettre 157.
- ↑ 13. Les Filles de la Croix étaient de l’ordre de Saint-Dominique. Un couvent de ces religieuses avait été établi rue de Charonne, à Paris, en 1641 ; Charlotte-Marie d’Effiat en était regardée comme la fondatrice ; son frère l’abbé d’Effiat fit construire le portail de l’église. Voyez la lettre de Coulanges du 1er septembre 1694.
- ↑ 14. C’était le prix de sa charge de lieutenant général au gouvernement de la haute Guyenne. Voyez la note 4 de la lettre 144, et la fin de la lettre 151. p. 142.
- ↑ 15. Louis Grimaldi, prince de Monaco, duc de Valentinois, pair