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fait couper les cheveux : et Mlle de la Borde lui a fait une coiffure qui est tout aussi bien que les autres par les côtés ; mais le dessus de sa tête n’a garde d’être galant, comme celles dont on voit la racine des cheveux. Enfin, ma pauvre Madame, il n’est point question d’autre chose à Saint-Germain ; moi, qui ne me veux point faire couper les cheveux, je suis ennuyée à la mort d’en entendre parler.

de madame de sévigné.

Cette lettre est écrite hors d’œuvre chez Trochanire. La Comtesse[1] vous embrasse mille fois ; le Comte[2], que j’ai vu tantôt, en voudroit bien faire autant : je lui ai dit votre souvenir, et je le dirai à tous ceux que je trouverai en mon chemin.

Après tout, nous ne vous conseillons point de faire couper vos beaux cheveux ; et pour qui ? bon Dieu ! Cette mode durera peu ; elle est mortelle pour les dents. Taponnez-vous seulement par grosses boucles, comme vous faites quelquefois ; car les petites boucles rangées de Montgobert sont justement du temps du roi Guillemot[3].



    avec le Roi et sa fortune, voyez la lettre du 19 août 1676, et les Mémoires de Saint-Simon, tome II, p. 156 et suivantes, tome VII, p. 60 et suivantes.

  1. 11. La comtesse de Fiesque.
  2. 12. Probablement le petit Bon. Voyez la note 13 de la lettre 119.
  3. 13. C’est sans doute le même qui est appelé le roi Guillot dans la Comédie des Proverbes (acte II, scène iii). Quel est le personnage historique caché sous ce dicton proverbial ?