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Je dîne tous les vendredis chez le Mans[1] avec M. de la Rochefoucauld, Mme de Brissac et Benserade[2], qui toujours y fait la joie de la compagnie. Votre santé y est toujours bue, et votre absence toujours regrettée. Si la Provence m’aime, je suis fort sa servante aussi. Conservez-moi l’honneur de ses bonnes grâces ; je lui ferai mes compliments quand vous voudrez. Je vous ai donné un voyage, c’est à vous de le placer. Je ne dis rien à M. de Vardes ni à mon ami Corbinelli ; je les crois retournés en Languedoc. J’aime votre fille à cause de vous ; mes entrailles n’ont point encore pris le train des tendresses d’une grand’mère.


144. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, ce vendredi 13e mars.

Me voici à la joie de mon cœur, toute seule dans ma chambre à vous écrire paisiblement ; rien ne m’est si agréable que cet état. J’ai dîné aujourd’hui chez Mme de Lavardin[3], après avoir été en Bourdaloue[4], où étoient les Mères de l’Église : c’est ainsi que j’appelle les princesses de Conti et de Longueville[5]. Tout ce qui est au

    la première qui donne cette lettre, on lit ainsi la fin de la phrase : « et toute la science du prélat sur la pairerie. »

  1. 14. L’évêque du Mans. Voyez la note 17 de la lettre 137, et de plus les curieux renseignements que M. Paulin Paris donne sur ce prélat, au tome V de Tallemant des Réaux, p. 166,167.
  2. 15. Voyez la note 9 de la lettre 119 et la note 5 de la lettre 140.
  3. LETTRE 144 (revue sur une ancienne copie). — 1. Voyez la note 7 de la lettre 131.
  4. 2. Voyez la note 4 de la lettre 136.
  5. 3. Anne-Marie Martinozzi, nièce de Mazarin, mariée en 1654 à