pour être des dames de Madame de Bourgogne[1] car on dit qu'elle n aura point de filles, et qu'on lui donnera à peu près les dames qu’avoit la Reine, excepté Mme de Beauvilliers qui, selon toutes les apparences, sera dame d'honneur[2] . Nous craignîmes beaucoup avant—hier pour Mme de Chaulnes, qui à la suite d`une assez mauvaise santé eut une si grande foiblesse, qu`elle perdit connoissance : on envoya quérir des médecins, un confesseur, enfin un appareil très-propre à épouvanter ; elle.se porte beaucoup mieux ; elle a pris aujourdhui un peu d'émétique. J`aime cette duchesse de la vraie douleur elle a eue de la perte de Mme de Sévigné. Pour moi, Madame, Je vous avoue avec une sincérité que j`ai pour vous, malgré mon âge, que je ne m’en consolerai jamais : j’y pense sans fin et sans cesse, et quand je songe que tous les retours ne la ramèneront point, je ne puis soutenir une telle idée. Je vous demande des nouvelles de votre santé, Madame ; on m`a dit qu'elle n'étoit pas absolument bonne, et que vous preniez des eaux : je vous croyois une sorte de maladie où les eaux n'étoient point propres. La maréchale de Castelnau est morte d’un très-douloureux cancer[3] ; les petites filles[4] espèrent la pension de quatre mille livres que le Roi lui faisoit. Je vous demnde pardon, Madame, de vous écrire
- ↑ 4. La conclusion de la paix fut suivie du mariage du duc de Bourgogne avec Marie-Adélaïde, fille de Victor-Amédée. La princesse de Savoie arriva à Fontainebleau dès le 5 octobre 1696, mais le mariage ne fut célébré que le 7 décembre de l’année suivante.
- ↑ 5. C'est la duchesse du Lude qui fut nommée dame d’honneur de la duchesse de Bourgogne. Voyez ci-après, p. 411, la note 1 de la lettre du I4 septembre suivant.
- ↑ 6. Le 16 juillet 1696. Voyez tome III, p. 76, seconde partie de la note 13.
- ↑ 7. Voyez la lettre du IO Janvier 1689, tome VIII, p. 402 , note 39.
