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préparer les hameçons pendant que je jetterai du pain.

Élisabeth prit le pain ; à la première miette qu’elle jeta, une demi-douzaine de poissons s’élancèrent dessus. Élisabeth en jeta encore. Louis, Jacques, Henriette et Jeanne voulurent l’aider ; ils en jetèrent tant, que les poissons rassasiés, ne voulurent plus y toucher.

« Je crains que nous n’en ayons trop jeté, dit Élisabeth tout bas à Louis et à Jacques.

Jacques.

Qu’est-ce que cela fait ? ils mangeront le reste ce soir ou demain.

Élisabeth.

Mais c’est qu’ils ne voudront plus mordre à l’hameçon ; ils n’ont plus faim.

Jacques.

Aïe ! aïe ! les cousins et les cousines ne seront pas contents.

Élisabeth.

Ne disons rien ; ils sont occupés à leurs hameçons ; peut-être les poissons mordront-ils tout de même.

— Voilà les hameçons prêts, dit Pierre apportant les lignes ; prenons chacun notre ligne, et lançons-la dans l’eau. »

Chacun prit sa ligne et la lança comme disait Pierre. Ils attendirent quelques minutes, en prenant garde de faire du bruit ; le poisson ne mordait pas.