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dessert, du thé. Le froid ayant rendu la promenade désagréable, ils sont dans leur chambre à découper des images en feuilles, à peindre les costumes et à coller dans un album les différents costumes militaires de tous les pays. L’abbé et ta tante Nathalie les aident à classer tout cela, Camille et Madeleine viennent de partir pour aller passer huit jours chez leur cousine Madame de Saint-M. On va faire des chasses à courre avec une meute de trente à quarante chiens ; les dames suivent à cheval ; Camille et Madeleine montent très bien à cheval et comptent s’amuser beaucoup. Ton oncle de Malaret ira les rejoindre après-demain. J’ai de bonnes nouvelles de maman et de Livet… Adieu, mon cher petit ; donne des nouvelles à Paul ; lis-lui ce qui peut l’intéresser et embrasse-le bien pour moi. Je t’embrasse à ton tour, mon cher petit, aussi tendrement que je t’aime. Henri est-il à Poitiers ? Peux-tu sortir chez lui ? Dis-lui bien des amitiés, ainsi qu’à Thérèse. Adieu, chéri. Tout le monde d’ici t’embrasse.

Grand’mère de Ségur.


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Malaret, 1871, 15 décembre.

Cher enfant, je sais que tu avais de fortes engelures aux mains ; depuis dix jours il fait un tel froid qu’elles doivent être bien augmentées et que tes pauvres pieds doivent être dans le même état que tes mains. Et comme c’est triste pour moi de te savoir souffrant ainsi du froid sans pouvoir te soulager ! Si j’étais à Poitiers, je t’aurais eu des gants de toutes les façons et des chaussures qui t’auraient un peu préservé du froid. L’hiver est terrible ; de tous côtés on parle de gens morts de froid sur les routes ; et personne à