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LA CRÈME ET LE PAIN CHAUD


Sophie était gourmande, nous l’avons déjà dit ; elle n’oublia donc pas ce que sa bonne lui avait recommandé, et, un jour qu’elle avait peu déjeuné, parce qu’elle avait su que la fermière devait apporter quelque chose de bon à sa bonne, elle lui dit qu’elle avait faim.

« Ah bien ! répondit la bonne, cela se trouve à merveille : la fermière vient de me faire cadeau d’un grand pot de crème et d’un pain bis tout frais. Je vais vous en faire manger ; vous verrez comme c’est bon ! »

Et elle apporta sur la table un pain tout chaud et un grand vase plein d’une crème épaisse excellente. Sophie se jeta dessus comme une affamée. Au moment même où la bonne lui disait de ne pas trop en manger, elle entendit la voix de la maman