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LES MALHEURS DE SOPHIE

crochu qui s’était posé à trois pas du poulet. Il regardait le poulet d’un air féroce, et Sophie d’un air craintif. Le poulet ne bougeait pas ; il s’était accroupi et il tremblait.

« Quel drôle d’oiseau ! dit Sophie. Il est beau, mais quel air singulier il a ! quand il me regarde,


il a l’air d’avoir peur, et, quand il regarde le poulet, il lui fait des yeux furieux ! Ha, ha, ha, qu’il est drôle ! »

Au même instant l’oiseau pousse un cri perçant et sauvage, s’élance sur le poulet, qui répond par un cri plaintif, le saisit dans ses griffes et l’emporte en s’envolant à tire-d’aile.

Sophie resta stupéfaite ; la maman, qui était accourue aux cris de l’oiseau, demande à Sophie ce