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LES MALHEURS DE SOPHIE.

Paul ne peut s’empêcher de rire.

« Pourquoi ris-tu, Paul ? demanda Camille.

paul.

C’est parce que Sophie avait une tortue et qu’elle s’est fâchée un jour contre moi parce que je lui disais absolument ce que tu viens de dire.

camille.

Et qu’est-elle devenue, cette tortue ?

paul.

Elle est morte après un bain que nous lui avons fait prendre dans la mare.

camille.

Pauvre bête ! Je regrette de ne l’avoir pas vue. »

Sophie, qui n’aimait pas qu’on parlât de la tortue, proposa de cueillir des bouquets dans les champs : Camille leur offrit d’aller plutôt cueillir des fraises dans le bois. Ils acceptèrent tous avec plaisir et en trouvèrent beaucoup, qu’ils mangeaient à mesure qu’ils les trouvaient. Ils restèrent deux heures à s’amuser, après quoi il fallut se séparer. Sophie et Paul promirent de rapporter d’Amérique des fruits, des fleurs, des oiseaux-mouches, des perroquets. Sophie promit même d’apporter un petit sauvage, si on voulait bien lui en vendre un. Les jours suivants, ils continuèrent à faire des visites d’adieu, puis commencèrent les paquets. M. de Réan et M. d’Aubert attendaient à Paris leurs femmes et leurs enfants.

Le jour du départ fut un triste jour. Sophie et