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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie.

Aïe, aïe, vous m’arrachez les cheveux, ma bonne.

la bonne.

Parce que vous tournez la tête de tous les côtés ; là,… encore ! comment puis-je deviner de quel côté il vous plaira de tourner la tête ? »

Enfin Sophie fut habillée, peignée, et elle put courir chez sa maman.

« Te voilà de bien bonne heure, Sophie, dit la maman en souriant. Je vois que tu n’as pas oublié tes quatre ans et le cadeau que je te dois. Tiens, voici un livre, tu y trouveras de quoi t’amuser. »

Sophie remercia sa maman d’un air embarrassé, et prit le livre, qui était en maroquin rouge.

« Que ferai-je de ce livre ? pensa-t-elle. Je ne sais pas lire ; à quoi me servira-t-il ? »

La maman la regardait et riait.

« Tu ne parais pas contente de mon présent, lui dit-elle ; c’est pourtant très joli ; il y a écrit dessus : les Arts. Je suis sûre qu’il t’amusera plus que tu ne le penses.

sophie.

Je ne sais pas, maman.

la maman.

Ouvre-le, tu verras. »

Sophie voulut ouvrir le livre ; à sa grande surprise elle ne le put pas ; ce qui l’étonna plus encore, c’est qu’en le retournant il se faisait dans le livre un bruit étrange. Sophie regarda sa ma-