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Dérigny

Que Dieu nous préserve de ce malheur, mon enfant ! Dans ce cas nous partirions de suite.

Madame Dérigny

Le bon Dieu ne permettra pas que cet excellent général meure sans avoir le temps de se reconnaître. N’ayez pas de si terribles pensées, mes chers enfants ; ayons confiance en Dieu, toujours si bon pour nous. Espérons pour le mieux, et remplissons notre devoir jour par jour, sans songer à un avenir incertain.

« Toc, toc, peut-on entrer ? dirent une demi-douzaine de voix enfantines.

— Une nouvelle invasion de l’ennemi, dit à mi-voix Dérigny en riant. Entrez ! »

Les huit petits Papofski se précipitèrent dans la chambre, entourèrent Jacques et Paul, et les embrassèrent avec la plus grande tendresse.

« Pardonnez-nous ! s’écrièrent tous à la fois les quatre grands.

— Pardonnez-leur ! » ajoutèrent les voix aiguës des quatre plus jeunes.

Jacques et Paul, bousculés, étouffés, ennuyés, ne répondaient pas et cherchaient à se dégager des étreintes de ces faux amis.

« Je vous en prie, pardonnez-nous, dit Sonushka d’un air suppliant, sans quoi maman nous fouettera.

Jacques

Je vous pardonne de tout mon cœur, et Paul aussi.