à ses raisonnements, et le dîner s’acheva assez gaiement. Mme Papofski était satisfaite d’avoir évincé sa sœur, dont elle redoutait la grâce, la bonté et le charme ; le général était enchanté du tour qu’il préparait à Mme Papofski et du bien qu’il pouvait faire à Mme Dabrovine. Mme Papofski fut polie et charmante pour Dérigny, auquel elle prodiguait les louanges les plus exagérées.
« Comme vous découpez bien, monsieur Dérigny ! Vous êtes un maître d’hôtel parfait !… Comme M. Dérigny sert bien ! c’est un trésor que vous avez là, mon oncle ! il voit tout, il sert tout le monde ! Comme je serais heureuse de l’avoir chez moi !
Il est probable que vous n’aurez jamais ce bonheur, ma nièce.
Pourquoi, mon ami ? Il est si jeune et si fort !
Et moi je suis si vieux, si gros et si usé !
Ah ! mon oncle, comme vous êtes méchant ! Comment pouvez-vous dire… ?
Mais… puisque vous dites que vous pourrez avoir Dérigny parce qu’il est jeune et fort ! C’est donc après la mort de votre vieil oncle que vous comptez l’avoir ? Non, non, ma chère ; mon brave, mon bon Dérigny n’est ni pour vous ni pour personne : il est à moi, à moi seul ; après moi, il sera à