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tune ? Je suis bien heureuse de vous avoir, mon oncle, vous m’aiderez à arranger…

— Vous n’avez pas répondu à ma question, ma nièce, interrompit le général avec froideur ; pourquoi votre voiture est-elle arrivée avant vous ?

Madame Papofski

Pardon, mon bon oncle, pardon ; je suis si heureuse de vous voir, de vous entendre, que j’oublie tout. Nous étions tous descendus pour nous reposer et marcher un peu, car nous étions dix dans la voiture ; j’avais fait descendre Savéli le cocher et Dmitri le postillon. Mon second fils, Yégor, a imaginé de casser une branche dans le bois et de taper les chevaux, qui sont partis ventre à terre ; j’ai fait courir Savéli et Dmitri tant qu’ils ont pu se tenir sur leurs jambes : impossible de rattraper ces maudits chevaux. Alors j’ai seulement fouetté Yégor, et puis nous nous sommes tous entassés avec les enfants et les bonnes dans le fourgon des domestiques, et nous avons été longtemps en route, parce que les chevaux avaient de la peine à tirer. J’ai fait pousser à la roue par les domestiques pour aller plus vite, mais ces imbéciles se fatiguaient quand les chevaux avaient galopé dix minutes, et ils tombaient sur la route ; il y en a même un qui est resté quelque part sur le chemin. Il reviendra plus tard. »

Le général, se retournant vers ses domestiques, donna des ordres pour qu’on allât au plus vite