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Le général

Vraiment ! c’est drôle ce que j’ai dit ? Je ne croyais pas avoir tant d’esprit.

Madame Papofski, l’embrassant.

Ah ! mon oncle ! vous êtes si modeste ! vous ne connaissez pas la moitié, le quart de vos vertus et de vos qualités !

Le général, froidement.

Probablement, car je ne m’en connais pas. Mais assez de sottises. Expliquez-moi comment vous avez laissé échapper votre voiture, et pourquoi vous vous êtes entassés dans votre fourgon comme une troupe de comédiens. »

Les yeux de Mme Papofski s’allumèrent, mais elle se contint et répondit en riant :

« N’est-ce pas, mon cher oncle, que c’était ridicule ? Vous avez dû rire en nous voyant arriver.

Le général

Ha, ha, ha ! je crois bien que j’ai ri ; j’en ris encore et j’en rirai toujours : surtout de votre colère contre le pauvre courrier qui a reçu ses deux soufflets d’un air si étonné ; c’est qu’ils étaient donnés de main de maître : on voit que vous en avez l’habitude.

Madame Papofski

Que voulez-vous, mon oncle, il faut bien : huit enfants, une masse de bonnes, de domestiques ! Que peut faire une pauvre femme séparée d’un mari qui l’abandonne, sans protection, sans for-