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vous êtes des voleurs, des gredins. Que sont devenus tous les meubles de ces chambres ? Où sont les rideaux ? Pourquoi les murs sont-ils tachés comme si l’on y avait logé un régiment de Cosaques ? Pourquoi les parquets sont-ils coupés, percés, comme si l’on y avait établi une bande de charpentiers ?

Vassili

Votre Excellence sait bien que… le froid… l’humidité… le soleil…

Le général

… emportent les meubles, arrachent les rideaux, graissent les murs, coupent les parquets ? Ah ! coquin, tu te moques de moi, je crois ! Ah ! tu me prends pour un imbécile ? Attends, je vais te faire voir que je comprends et que j’ai plus d’esprit que tu ne penses !

« Dérigny, ajouta le général en se retournant vers lui, allez dire qu’on donne cent coups de bâton à ce coquin, ce voleur, qui a osé enlever mes meubles, habiter mes chambres avec sa bande de brigands-domestiques et qui ose mentir avec une impudence digne de sa scélératesse.

Dérigny

Pardon, mon général, si je ne vous obéis pas tout de suite ; mais nous avons besoin de Vassili pour préparer des chambres ; Mme Papofski va arriver et nous n’avons rien de prêt.

Le général

Vous avez raison, mon ami ; mais, quand tout