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fête qui laissât de bons et glorieux souvenirs dans le pays. Le général fit venir le notaire.

« Je donne, dit-il, quatre millions à ces enfants, dont deux à Romane et deux à Natasha. Le reste de mes treize millions sera pour la mère et pour les garçons, sauf quelques legs à mes amis. »

Le temps fut superbe le jour du mariage, tout le pays était invité à la noce ; on dressa des tables sous des tentes dans la prairie devant le château ; le repas fut magnifique. Natasha et Romane avaient demandé au général que les pauvres eussent une large part dans la dépense ; cinquante familles reçurent par l’entremise du curé des sommes considérables qui les tirèrent de la misère ; les pauvres de la commune furent particulièrement favorisés. Après le repas, on dansa jusqu’au lendemain, comme aux noces d’Elfy, mais le général, devenu plus vieux, ne dansa ni ne valsa.

Ils vivent tous ensemble et restent tendrement unis. Le général rend tous les jours de ferventes actions de grâces à Dieu du bonheur dont jouissent Natasha et Romane, et du calme revenu dans le cœur de Mme Dabrovine. Romane veut terminer l’éducation de ses jeunes beaux-frères.

« Et ils seront, dit le général, des chrétiens fervents et des jeunes gens accomplis. Et ils feront de bons mariages ; quant à Jacques, il épousera la fille d’Elfy ; Paul épousera la seconde fille…

Natasha

Mais Elfy n’en a qu’une, grand-père !