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aveuglement à mon égard ; car, enfin, je parle et j’agis souvent très mal, et lui trouve toujours que j’ai raison. Oh oui ! il m’aime bien ! Et moi aussi je l’aime bien !

Le général

Mais alors, pourquoi ne veux-tu pas l’épouser ?

Natasha, vivement.

Mais, moi, je ne demande pas mieux, grand-père ; c’est lui qui ne voudra pas !

— C’est ce que nous allons voir, dit le général, riant et se frottant les mains. Dérigny, Dérigny, aller me chercher Romane, et amenez-le-moi vite, vite !

Natasha

Et moi, grand-père, je me sauve…

Le général

Du tout, du tout, reste près de moi.

Natasha

C’est que je le gênerai pour refuser. Pauvre homme ! ce sera désagréable pour lui !

Le général

Ce sera sa punition, s’il refuse.

Natasha, rougissant.

Grand-père, c’est que…, c’est que…

Le général

Quoi donc ? Parle, mon enfant.

Natasha

Grand-père, c’est que… je n’y pensais pas du tout avant que vous m’en eussiez parlé ; mais, à présent, s’il refuse, cela me fera de la peine, et j’ai peur