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du général, ma sœur ; nous nous verrons mieux. »

Jacques et Paul joignirent leurs instances à celles de Moutier et d’Elfy, et n’eurent pas de peine à vaincre la légère résistance de Dérigny et de sa femme.

Tous s’établirent donc à l’Ange-gardien. Jacques et Paul reprirent avec bonheur leur ancienne chambre ; Mme Dérigny voulut aussi habiter la sienne ; Moutier et sa femme étaient au rez-de-chaussée et pouvaient, sans se déranger, abandonner les chambres du premier à leur sœur et à sa famille. Ils menèrent pendant un mois une vie heureuse et calme qui leur permit de mettre Elfy et Moutier au courant des moindres événements qui s’étaient passés pendant leur séparation.

Moutier et Dérigny ne cessèrent, pendant ce mois, de chercher à combler les vœux du général en lui trouvant une grande propriété avec une belle habitation. Enfin Moutier en trouva une à une lieue de Loumigny ; elle fut mise en vente de la manière la plus imprévue, par suite de la mort subite du propriétaire, le baron de Crézusse, ex-banquier, fort riche, qui venait de terminer l’ameublement de ce magnifique château pour l’habiter et s’y reposer de ses fatigues. Elfy écrivit au général pour l’en informer, et profita de l’occasion pour lui renouveler mille tendresses reconnaissantes dont la gaieté assaisonnait le sentiment.

Le général répondit : « Mon enfant, j’arrive jeudi ; n’oubliez pas le dîner à quatre heures.

« le général reconnaissant. »