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avant que le général fût revenu de sa stupéfaction. Dérigny bondit plutôt qu’il ne courut jusqu’au bas de la montage, où il trouva Natasha et les enfants, auxquels il expliqua en peu de mots la position critique de leur oncle ; il continua sa course vers l’hôtel, où il trouva promptement cordes, échelles et hommes de bonne volonté pour sortir le général de son trou ; il prit un morceau de pâté, une bouteille de vin, et reprit le chemin de la montagne, suivi par une nombreuse escorte grossie de la foule des curieux qui apprenaient l’accident auquel on allait porter remède.

Quand ils arrivèrent au trou qui contenait le malheureux touriste, Dérigny eut de la peine à arriver jusqu’à lui, les bords étaient occupés par Romane, Natasha et les quatre garçons, qui faisaient la conversation avec le général. Pendant qu’on organisait les échelles et les cordes, Dérigny descendit les provisions, que le général reçut avec joie et fit disparaître avec empressement. Romane dirigea le sauvetage, pendant que Dérigny, redescendu dans le trou, aidait le général à grimper les échelons, soutenu par une corde que Dérigny lui avait nouée autour du corps. Les hommes tiraient par en haut, Dérigny poussait par en bas ; rien ne cassa, fort heureusement, et le général arriva jusqu’en haut suivi de son fidèle serviteur. Chacun félicita, embrassa le général ; Romane, Natasha et ses frères serrèrent amicalement les mains de Dérigny, et l’on se remit en marche, mais avec une variante.