Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/343

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans d’autres expéditions difficiles. Au moment où le temps commençait à lui paraître long, il entendit, puis il vit accourir la bande joyeuse.

« Mon oncle, je vous apporte des rafraîchissements, dit Natasha en s’asseyant près de lui et lui présentant une grande feuille remplie de mûres. Goûtez, mon oncle, goûtez comme c’est bon ! »

Le général goûta, approuva le goût de sa nièce, et continua à goûter, jusqu’à ce qu’il eût tout mangé.

Dérigny s’était levé en voyant arriver Natasha, le prince Romane et les enfants. Jacques et Paul avaient aussi fait leur petite provision ; ils l’offrirent à leur père, qui goûta ces mûres et les trouva excellentes ; mais il n’en mangea qu’une dizaine.

« Encore, encore, papa ! s’écrièrent ses enfants ; c’est pour vous que nous avons cueilli tout ça.

Dérigny

Non, mes chers amis ; j’ai eu très chaud, et je me ferais mal si j’avalais tant de rafraîchissants ; gardez le reste pour votre dîner ou mangez-le, comme vous voudrez.

Jacques

Nous le garderons pour maman.

Dérigny

C’est une bonne idée et qui lui fera plaisir.

Le général

Dérigny ! Dérigny ! nous nous remettons en route pour descendre dans la vallée. Prenez bien garde de tomber ; tenez-vous aux basques de mon