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Jacques

J’ai bien pensé que vous vous étiez sauvé de quelque prison ! Vous aviez si peur qu’on ne vous dénonçât.

Le prince

L’as-tu dit à quelqu’un ?

Jacques

À personne ! Jamais ! Je savais bien que cela pourrait vous faire du mal.

Le général

Brave enfant ! tu auras la récompense de ta charitable discrétion.

Jacques

Je n’en veux pas d’autre que votre amitié à tous !

Le général

Tu l’as et tu l’auras, mon brave garçon. »

Le général, qui n’oubliait jamais les repas, appela Dérigny pour commander un bon dîner et du bon vin qu’on boirait à la santé de Romane et de tous les Sibériens.

Pendant qu’on apprêtait le dîner, Mme Dabrovine et Natasha allèrent voir les chambres où l’on devait coucher ; elles choisirent pour le général la meilleure et la plus grande ; une belle à côté, pour le prince Pajarski, et quatre autres chambres pour elles-mêmes, pour les deux garçons, pour Mme Dérigny et Paul, et enfin pour Dérigny et Jacques. Elles s’occupèrent avec Mme Dérigny à faire les lits, à donner de l’air aux chambres et à les rendre aussi confortables que possible.