Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/315

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« — Je suis du gouvernement de Tobolsk, mère, lui répondis-je, et je vais chercher du travail dans les fonderies de fer de Bohotole, dans les monts Ourals. »

« Les deux femmes
La jeune femme m’ouvrit sur le champ.
se mirent à me préparer un repas ; quand j’eus assouvi ma faim, je profitai du feu qu’elles avaient allumé pour faire sécher mes vêtements et mon linge humide de neige. La vue de mes quatre chemises éveilla les soupçons des femmes. Je m’étendis sur un banc et je commençais à m’endormir, quand je fus éveillé par des chuchotements qui m’inquiétèrent ; j’ouvris les yeux, et je vis quelques paysans qui étaient entrés et qui s’étaient groupés autour des femmes.

« Où est-il ? » demanda l’un d’eux à voix basse.

« La jeune femme me montra du doigt ; les hommes s’approchèrent et me secouèrent rudement en me demandant mon passeport.